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Ces villes françaises qui produisent du biométhane à partir des eaux usées

Le biométhane est un gaz renouvelable qui peut être produit localement, à partir de matières organiques. S’il provient à 70% de déchets agricoles, il est également issu du traitement des eaux usées dans plusieurs grandes villes françaises qui misent sur ce biogaz local et renouvelable pour accélérer leur transition énergétique et favoriser leur autonomie énergétique. Focus sur ces villes qui produisent du biométhane.
Par Actu énergie
21 Oct 2022

La métropole de Clermont-Ferrand va produire du biométhane depuis sa station d’épuration des Trois-Rivières. Elle suit l’exemple de nombreuses autres grandes villes françaises qui investissent dans des unités de méthanisation pour produire du gaz renouvelable à partir des eaux usées qu’elles retraitent et valorisent.

La métropole auvergnate a signé en effet un contrat avec GRDF pour injecter ce biogaz dans le réseau gazier, dès sa mise en service prévue en 2025. Grâce à la valorisation énergétique des boues, elle produira jusqu’à 15 GWh de biométhane par an dans une unité de méthanisation, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 1500 logements existants chauffés au gaz ou 60 bus roulant au bioGNV. Le coût global du projet est estimé à 55 millions d’euros.

Des métropoles qui investissent pour la méthanisation

Depuis plusieurs années, d’autres métropoles de l’Hexagone ont misé et continuent d’investir pour la valorisation des boues dans leurs stations d’épuration, afin de produire puis réinjecter du biométhane dans le réseau de gaz.

La Métropole de Lyon va investir 48 millions d’euros dans un futur équipement qui devrait permettre de méthaniser les 12 000 tonnes de boues issues de l’épuration des eaux usées de la Métropole sur le site de Pierre-Bénite.

L’unité de méthanisation pourra produire 48 GWh/an de biogaz. Ce gaz vert devrait ainsi permettre d’alimenter en gaz 190 bus ou bennes à ordures ménagères, ou bien de chauffer 8 000 logements pendant un an. Le digestat issu de la méthanisation sera valorisé et permettra de se substituer aux engrais de synthèse.

Aujourd’hui, le méthaniseur de la station d’épuration de la Feyssine produit 5GWh/an. Ce deuxième projet permettra donc d’augmenter considérablement la production globale de biométhane sur la région lyonnaise.

Proche de Marseille, l’unité de méthanisation de Sormiou (Bouches-du-Rhône) a permis d’alimenter en biométhane 2500 foyers en 2021, soit environ 10 % de la population du 9e arrondissement de la cité phocéenne. Le biogaz est produit à partir des boues d’épuration issues du traitement des eaux usées du territoire métropolitain.

L’année dernière, 27 GWh de biométhane ont été produits sur le site exploité par le Service d’Assainissement Marseille Métropole (SERAMM) pour la métropole Aix-Marseille-Provence. Il pourrait à terme produire jusqu’à 40 GWh et alimenter jusqu’à 3 800 foyers.

Toulouse, la plus grande unité de méthanisation en station d’épuration

Dans le sud-ouest du territoire, la ville de Toulouse a inauguré fin  2021 sa nouvelle unité de méthanisation des boues et de valorisation du biogaz au sein de l’usine de dépollution des eaux usées de Ginestous-Garonne, gérée par Eau de Toulouse Métropole. Cette unité permettra à plein régime  de produire 50 GW/h par an, suffisamment de biométhane pour chauffer et alimenter l’équivalent de 11 000 foyers en eau chaude ou 230 bus par an en carburant, faisant d’elle la plus grande productrice de biométhane en France de ce type. Elle représente un coût total d’investissements d’environ 28 millions d’euros, dont 17,5 pris en charge par Toulouse Métropole.

La méthanisation permet de transformer en biogaz la moitié des boues produites sur la station d'épuration.  Composé à 65% de méthane et à 35% de dioxyde de carbone, le biogaz est ensuite purifié en biométhane, ce gaz vert utilisé pour produire de l’énergie et qui va être ensuite injecté dans le réseau gaz de ville ou utilisé comme biocarburant.

Dès la première année complète d’exploitation, en 2021, l’unité de méthanisation a produit environ 39,2 GWh de biométhane. Elle a permis d’alimenter en chauffage et eau chaude près de 9 500 foyers ou en gaz naturel près de 230 bus.

Miser sur le biogaz local pour l’autonomie énergétique

Tous ces exemples de métropoles françaises, investissant dans ces structures de méthanisation sur leurs sites de traitement des eaux usées, symbolisent plusieurs volontés : accélérer leur transition énergétique, réduire leur impact environnemental, favoriser une production d’énergie locale et renouvelable et donc viser une certaine autonomie énergétique.

Si la majorité de la production de biométhane provient de déchets issus d’exploitations agricoles, il est important et encourageant de voir que des collectivités telles que les grandes métropoles du pays misent sur cette ressource énergétique et sur une production plus vertueuse de l’énergie.

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