L’hebdomadaire satirique a dénoncé dans son numéro de la semaine dernière les prix astronomiques payés par certaines communes pour s’approvisionner en électricité auprès de TotalEnergies.
La mésaventure – ou l’arnaque – concerne la petite commune de Saint-Martin-de-Valgalques, proche d’Alès dans le Gard. TotalEnergies y a loué 22 hectares de terres pour y installer une ferme de panneaux solaires, moyennant un loyer annuel de 150 000 euros qui sera versé à la commune pendant 30 ans. Investissant près de 20 millions d’euros pour la construction de cette centrale solaire, le groupe va y produire 25 000 MWh par an, soit un prix de revient d’environ 60 euros le mégawattheure.
Or, la petite commune gardoise devait souscrire un nouveau contrat d’électricité pour 2023. Elle s’est donc adressée à la centrale d’achat de l’État, l’Ugap. Le tarif proposé est alors invraisemblable : 420 euros le mégawattheure ! Un prix plus de 2 fois supérieur au tarif de 2022 (196€) et 9 fois plus qu’en 2021 (46€) !
Mais alors, comment un tel prix exorbitant ? L’Ugap explique que TotalEnergies a remporté l’appel d’offres qu’elle a lancé, avec un tarif de 420 euros. Ce qui signifie que l’électricité solaire produite à 60 euros le MWh sur les terres de Saint-Martin-De-Valgalques, lui sera revendu 7 fois plus cher !
Un porte-parole de TotalEnergies justifie cette colossale différence en expliquant que les prix ne sont pas liés. « Quand nous signons un contrat d’approvisionnement avec un client, nous sommes obligés de nous « couvrir ». C’est-à-dire d’acheter à l’avance l’électricité qui correspond à la consommation future du client. Et, cet achat, nous le faisons au prix du marché « spot » qui aujourd’hui explose ».
Ce cours « spot » a dépassé les 1000 euros le MWh l’été dernier et il est encore situé autour de 300 euros actuellement. Les tarifs d’achat sont donc astronomiques et ce sont les communes ou les entreprises qui trinquent.
Source : Le Canard enchaîné
