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L'agrivoltaïsme, vraie solution pour concilier à la fois les enjeux de transition agricole et énergétique ?

La nouvelle loi sur les énergies renouvelables favorise l’installation de panneaux photovoltaïques sur notre territoire, afin de répondre aux besoins de notre transition énergétique. Elle encourage ainsi le déploiement d’un phénomène encore très marginal en France : l’agrivoltaïsme, c’est-à-dire l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terres agricoles. Découvrez quels sont les enjeux et intérêts de l’agrivoltaïsme à la fois pour les agriculteurs et pour la transition énergétique.
Par Actu énergie
24 Fév 2023

Une installation est dite « agrivoltaïque », lorsque ses panneaux photovoltaïques solaires se situent sur une parcelle agricole. Le but étant de produire de l’électricité verte sans dégrader la production agricole ou les revenus issus de cette production agricole.

Il peut s’agir aussi bien de l’agrivoltaïsme de cultures telles que l’arboriculture, la viticulture ou encore le maraîchage, que de l’agrivoltaïsme d’élevage (bovins, ovins, porcins, volaille) où les animaux s’abritent sous les panneaux photovoltaïques pour se protéger de la chaleur ou des intempéries.

Surveiller l’artificialisation des terres agricoles et la spéculation foncière

Chaque projet agrivoltaïque doit tenir compte de plusieurs facteurs et ne doit pas être mis en place au détriment de la production agricole. En effet, les terres sont avant tout agricoles, elles ont donc pour vocation de produire des cultures ou de permettre l’élevage des animaux. Il est donc impératif d’en tenir compte lors de l’élaboration du projet d’agrivoltaïsme.

Les installations agrivoltaïques doivent être réversibles afin de permettre un retour à l’état initial des parcelles agricoles. Les impacts sur l’environnement, sur la biodiversité, sur la qualité des sols et sur les paysages doivent être maîtrisés et limités au maximum.

Enfin, les projets agrivoltaïques ne doivent pas générer une spéculation foncière ou des conflits d’usage. C’est pourquoi les acteurs locaux (communes, chambres d’agriculture, citoyens) sont impliqués dans les projets.

Il n’existe actuellement qu’une cinquantaine de centrales agrivoltaïques en France, en service ou en construction. Le monde agricole est en effet encore un peu réticent, redoutant des conséquences sur la productivité de leurs exploitations et sur les prix du foncier. Pourtant, les installations agrivoltaïques représentent de véritables « outils agricoles ».

Un intérêt agricole et énergétique

La nouvelle loi protège les cultures et l’agrivoltaïsme n’est autorisé que s’il est utilisé comme un outil au service de la production agricole. Elle interdit les panneaux photovoltaïques au sol sur les terres agricoles, sauf pour des friches de très longue durée, des terrains à l’abandon.

Une installation agrivoltaïque va permettre jusqu’à 30% d’évapotranspiration sous les panneaux ou encore une protection contre le gel en mettant ces panneaux à l’horizontale la nuit. L’été, ils vont abaisser la température au sol jusqu’à 20°C, préservant ainsi de nombreuses cultures, abritant aussi les animaux pendant ces périodes de fortes chaleur.

Les plantes ne capturant que 30% du rayonnement solaire, l’installation de panneaux solaires dans les champs peut se faire sans pénaliser l’agriculture. A condition de laisser passer la lumière aux plantes lorsqu’elles en ont besoin. Ainsi, il existe un potentiel considérable d’énergie solaire depuis nos terres agricoles. L’agrivoltaïsme pourrait devenir une part importante du mix énergétique français.

 

En maîtrisant la spéculation foncière sur les terres agricoles et en respectant les enjeux environnementaux, les projets de centrales agrivoltaïques permettraient de produire de l’électricité verte tout en favorisant la production agricole. La loi va favoriser l’implantation de ces centrales électriques d’un nouveau genre. Certaines simulations estimaient même qu’avec seulement 2% de la surface agricole française, soit 30 millions d’hectares, il serait possible de produire autant d’électricité que le parc nucléaire français actuel !

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