La COP28 s’est finalement terminée après 1 jour de prolongation, le mercredi 13 décembre au matin. D’un coup de marteau, le Sultan al-Jaber, président émirati du sommet mondial pour le climat, a entériné la décision historique pour une transition énergétique, « hors » des énergies fossiles.
Pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat des Nations unies, une décision mentionne toutes les énergies fossiles, largement responsables du changement climatique.
Cet accord historique, issu d’âpres négociations, a été adopté par consensus à Dubaï, aucune voix ne s'élevant parmi les quelque 200 nations représentées en séance plénière avant le coup de maillet entérinant son adoption, saluée par de longs applaudissements.
Le Sultan Al Jaber a salué une décision "historique pour accélérer l'action climatique". Pour Emmanuel Macron, « L’accord de Dubaï est une étape importante ». Le président français se satisfait également de la mention de l’énergie nucléaire dans l’accord conclu mercredi. « Une reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France » pour Agnès Pannier-Runacher, notre ministre de la Transition énergétique.
Si les pays participants ont approuvé pour la première fois une feuille de route pour "abandonner les combustibles fossiles" (« transitioning away ») et atteindre la neutralité carbone en 2050, l'accord n’a pas répondu à l’appel de plus d'une centaine de pays et des milliers d'ONG en faveur d’une "élimination progressive" (« phase-out ») du pétrole, du charbon et du gaz. À ce jour, seule la "réduction" du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow.
Pour le climatologue François Gemenne, l’un des auteurs principaux du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le compromis est historique et l’accord conclu reste « ambitieux » et laisse imaginer « un futur largement décarboné pour les énergies fossiles ».
Le texte contient également des objectifs visant le triplement des capacités d'énergies renouvelables et le doublement du rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030. L'accord incite aussi à accélérer le développement des technologies "zéro carbone" et "bas carbone", dont le nucléaire, l'hydrogène bas carbone et le captage et stockage du carbone.
L'enjeu est immense : tenter de maintenir le cap d'1,5°C de réchauffement de la planète à l'horizon 2100, conformément à l'Accord de Paris de 2015. Pourtant, selon une étude du Global Carbon Project, nous avons 1 chance sur 2 d’atteindre ce seuil d’ici seulement 7 ans. Nous pouvons espérer que suite à cet accord historique conclu, les pays du monde entier fassent mentir ces prévisions en accélérant leur transition énergétique décarbonée, pour sauver notre planète.
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