EDF n’a toujours pas mis en service son réacteur nucléaire de grande puissance à Flamanville (Seine-Maritime) malgré un chantier débuté il y a 18 ans. De plus, il va devoir gérer la relance du nucléaire français, à travers la prolongation des centrales existantes et la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR 2, voire quatorze.
Pourtant, c’est bien vers l’étranger et notamment le marché européen que l’électricien se tourne pour vendre ses réacteurs nucléaires de nouvelle génération.
Après la Finlande (Olkiluoto 3), la Chine (Taishan 1 et 2) et le Royaume-Uni (Hinkley-Point 1 et 2), EDF souhaite poursuivre sa prospection sur le marché étranger. Il a engagé des discussions, plus ou moins avancées, avec 8 pays européens : Finlande, République Tchèque, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Suède et avec l’Italie, qui songe à relancer sa production nucléaire.
Une offre ferme aurait même été émise au gouvernement tchèque pour la construction de quatre EPR. Aux Pays-Bas, EDF mène actuellement une étude de faisabilité pour l'implantation de deux réacteurs sur le site de Borssele. En Pologne, des discussions sont en cours pour le développement de 2 à 4 réacteurs, en Slovaquie on parle de deux EPR, la Slovénie envisage la construction d’un réacteur, quant à l’Italie, elle réfléchirait au déploiement de petits réacteurs modulaires (small modular reactors – SMR).
Si EDF prospecte à l’étranger, c’est parce que le nucléaire connaît un retour de flamme actuellement. L’augmentation à venir des besoins électriques, la nécessité de produire une énergie décarbonée et les difficultés d’approvisionnements énergétiques depuis le début de la guerre en Ukraine sont des facteurs poussant en faveur de l’atome.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA – International Atomic Energy Agency) se projette sur une forte augmentation de la capacité de production nucléaire au cours des trois prochaines décennies.
Multiplier les constructions de nouveaux réacteurs devrait également permettre, à moyen terme, de faire baisser les coûts des opérations, grâce à la répétabilité des tâches, et ainsi de gagner en productivité. EDF travaille sur une nouvelle version de l’EPR censé être « plus simple à construire ». Il profiterait alors d’un « effet de série » grâce à la construction par paires et la préfabrication en usine.
Des chantiers plus nombreux et donc plus rentables qui permettraient d’oublier les désastres financiers d’Hinkle Point C et Flamanville. EDF discute d’ailleurs avec d’autres pays sur le marché international, comme le Canada, le Kazakhstan, le Brésil ou encore l’Inde, avec qui il espère signer la construction de six EPR pour la future centrale de Jaitapur.
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