En 1987, un an après la catastrophe de la centrale de Tchernobyl, les italiens avaient voté par référendum l’abandon du nucléaire. En 2011, un nouveau référendum avait confirmé le rejet de l’atome par nos voisins transalpins.
Pourtant, plus de 35 ans après, le nucléaire pourrait faire son retour sur le sol italien. Le gouvernement de Giorgia Meloni y est favorable et souhaite relancer la production d’électricité nucléaire pour soutenir son mix énergétique fragile et dépendant de ses importations.
L’Italie ne produit plus d’énergie nucléaire sur son territoire, en revanche elle en consomme chaque année. Une part importante de cette énergie nucléaire provient de France. En 2022, l’Italie était d’ailleurs le premier pays vers lequel la France exportait son électricité avec 18,4 TWh, majoritairement issue de la filière nucléaire.
Selon RTE, « la France exporte presque en permanence » vers son voisin italien depuis les années 1980. Soit depuis la fin du nucléaire italien. Au total, les importations italiennes représentent régulièrement plus de 10% de la consommation nationale, signe de sa dépendance énergétique vis-à-vis de ses voisins, dont la France.
De plus, la production électrique italienne est dominée par la production thermique fossile (65,1% en 2021), dont une grande majorité est issue du gaz naturel (48% du mix énergétique total avec 136,2 TWh). Une méthode de production d’électricité plus coûteuse que l’électricité nucléaire produite dans l’Hexagone. Les énergies renouvelables ne représentaient en 2021 que 25% (70,3 TWh) de la production électrique italienne, auxquelles s’ajoute l’hydroélectricité produisant 16,5% (48 TWh).
Conscient de l’importance de regagner son indépendance énergétique, le gouvernement italien pousse pour un retour au nucléaire domestique. L’approbation par la chambre des députés de la motion prévoyant un retour possible du nucléaire dans le mix énergétique italien est une première étape.
Aucun projet n’a encore été validé par le gouvernement mais le vote du texte va lui permettre d’évaluer l’opportunité de développer une filière nucléaire italienne et d’envisager la construction de futures centrales nucléaires.
L’Italie a d’ailleurs participé en mars dernier à la réunion sur l’énergie nucléaire organisée par la France en marge du Conseil de l’énergie de l’UE en cours à Bruxelles. Un signe fort de la volonté de Georgia Meloni et son gouvernement d’investir pour le nucléaire italien et de coopérer avec ses partenaires européens pro-nucléaire au sein de l’ « Alliance nucléaire ».
Intégrer le nucléaire dans le mix énergétique national comme source alternative décarbonée sera bénéfique pour l’Italie, à la fois pour sa souveraineté énergétique, mais aussi pour la production d’une énergie propre et l’atteinte des objectifs de décarbonisation fixés par l’Union européenne. Les prochaines annonces seront attendues pour connaître les traits de la stratégie du gouvernement italien pour relancer la production nucléaire sur son sol.
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