La Norvège est devenue en l’espace de quelques années le pays numéro un mondial de la voiture électrique ! Actuellement, une voiture norvégienne sur 5 est électrique. Un chiffre qui a doublé en moins de 3 ans et qui résulte de mesures majeures prises par le pays scandinave pour décarboner son parc automobile.
Le gouvernement norvégien a fixé l’objectif que toutes ses voitures neuves soient à 100% « zéro émission » à partir de 2025. Les voitures électriques (ou à hydrogène) ont ainsi la part belle et bénéficient de nombreux avantages financiers et fiscaux.
En Norvège, 79,3 % des voitures neuves vendues en 2022 étaient 100% électriques, un record mondial pour le pays scandinave de 5,5 millions d’habitants. En ajoutant les véhicules hybrides, on dépasse même les 93 % des ventes. Les voitures à moteur thermique ont quasiment disparu du marché des véhicules neufs..
A titre de comparaison, les véhicules électriques représentent seulement 9% des ventes dans le reste de l’Europe et 13% en France. Des chiffres complètement à l’opposé du marché norvégien ! Il faut dire que la voiture électrique a supplanté le modèle essence depuis déjà 2 ans et demi…et l’écart a continué de se creuser.
Le principal fabricant profitant du phénomène est Tesla et son modèle Y qui représente à lui seul 10% du marché norvégien l’an dernier. Volkswagen Norvège a même décidé de stopper la vente de tout véhicule thermique et hybride à compter du 1er janvier 2024 pour ne se consacrer qu’à ses modèles électriques.
Les voitures dites « propres », donc en immense majorité électriques, bénéficient de multiples avantages dans le pays : exemption de la TVA à 25%, prix réduit pour les péages urbains et le stationnement sur les parkings publics ou encore possibilité sous certaines conditions d'emprunter les couloirs de transport collectif...
Cependant, la fin de l’exemption de TVA pour les véhicules de moins de 48 000 euros depuis le 1er janvier 2023 devrait ralentir la tendance cette année. Les modèles Tesla n’entrant plus dans le champ d’application de la mesure fiscale.
De plus, le nombre de bornes de recharge vient à manquer face à l’explosion du parc automobile électrisé. Mais gageons que le gouvernement norvégien saura investir pour l’installation de nouvelles bornes afin de soutenir le développement des ventes de véhicules électriques qu’il aura très largement favorisé.
Si cette conversion ultra-rapide à l’électrique résulte d’une politique fiscale incitative, elle vient également d’une prise de conscience écologique, appuyée par l’arrivée au pouvoir en 2021 d’une coalition de gauche, sensible à l’enjeu climatique.
Cependant, la Norvège n’est pas tout à fait un élève modèle sur la question climatique : elle est le premier producteur de pétrole en Europe, le 15e au monde. Elle produit presque deux millions de barils par jour, un pétrole exporté en quasi-totalité.
L’économie norvégienne est irriguée par cet or noir qui représente 14% de son PIB et source de son gigantesque fonds souverain de 1 200 milliards d’euros. De plus, le secteur emploie 160 000 personnes dans tout le pays.
L’Etat norvégien souhaite abaisser sa dépendance économique au pétrole et sortir très progressivement des énergies fossiles. Une transition énergétique et économique déjà engagée, notamment en faveur d’un parc automobile décarboné, mais qui nécessitera de nombreuses années et qui suscitera toujours des interrogations tant que l’argent du pétrole représentera la principale source de revenus du pays scandinave.
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