Le sommet du G20 était organisé les 9 et 10 septembre à New Delhi en Inde. Il rassemblait les dirigeants des 20 plus grandes puissances mondiales, afin notamment d’évoquer l’action climatique, à moins de trois mois de la COP28 de Dubaï. Le rôle des énergies fossiles dans l’accélération de la crise climatique devrait y être largement discuté.
Les membres du G20 ont brillé par une absence de décisions concernant une sortie des énergies fossiles, jugée pourtant « indispensable » par l’ONU Climat dans son premier bilan d‘étape de l’Accord de Paris.
Les pays du G20 émettent à eux-seuls 80% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Pourtant, dans sa déclaration finale, le G20 s’est contenté d’appeler à "accélérer les efforts vers la réduction de la production d'électricité à partir de charbon", sans évoquer ni le pétrole ni le gaz.
Ce manque d’engagement supplémentaire sur ces énergies fossiles est dénoncé par certaines ONG comme Réseau Action Climat International ou encore Global Citizen, qui dénonce « un très mauvais signal pour le monde ».
Parmi les Etats membres du G20 se trouvent de grands producteurs de pétrole tels que l'Arabie saoudite, la Russie ou les Etats-Unis, indubitablement réticents à une limitation de la consommation, malgré les conséquences climatiques désastreuses qu’elle engendre.
Pour respecter l’objectif de l’accord de Paris pour le climat, à savoir limiter le réchauffement à 1,5°C, les dirigeants reconnaissent néanmoins le besoin de réduire rapidement les émissions de 43% d’ici 2030.
Les membres du G20 ne se sont mis d’accord que sur le strict minimum, à savoir une réduction progressive du charbon et encourager les efforts et projets pour tripler la production d’énergies renouvelables d’ici 2030. Un objectif qui semble atteignable et qui devrait trouver un consensus lors de la COP28.
Le président de la COP28, le Sultan Al Jaber, salue un « signal fort en faveur du progrès climatique » concernant les énergies renouvelables. Mais sa vision (faussement) optimiste cache en réalité une position très décriée, le président étant le ministre de l’Industrie émirati, patron de la compagnie nationale pétrolière ADNOC. Début mai, lors d’un évènement pré-COP en Allemagne, le Sultan avait appelé à être « réaliste » face aux besoins en énergies fossiles.
Une position et un constat que ne partage pas la France. Emmanuel Macron a jugé « insuffisants » les résultats du sommet du G20 en Inde. Le président appelle à sortir beaucoup plus vite du charbon au niveau mondial d’ici 2030.
Une coalition de pays menée par les Îles Marshall, soutenue par l’Union européenne et la France, travaille pour obtenir une date de sortie du pétrole bien avant 2050. Mais les intérêts économiques de certaines puissances pétrolières mondiales laissent craindre une non-décision et un absence de reconnaissance de l’urgence climatique.
Le sommet du G20 aurait dû être l’occasion pour les dirigeants des grandes puissances de fixer des objectifs ambitieux pour préserver le climat. Aucun engagement déterminant une sortie claire des énergies fossiles à horizon moyen ou long terme n’a été pris, ce qui n’augure rien d’optimiste quant au réchauffement climatique qui nous touche.
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COP28 : un accord mais pas de « sortie » des énergies fossiles