Vétusté des installations nucléaires actuelles, capacité de production réduite, endettement record à combler… EDF doit faire face à de gros travaux d’entretien pour prolonger la vie des réacteurs de quarante ans. Le coût estimé de cette maintenance est estimé à 50 milliards d’euros à l’horizon 2025. Les problèmes de corrosion qui touchent actuellement bon nombre de réacteurs vont nécessiter une inspection des 56 réacteurs du parc nucléaire français d’ici fin 2023 ou début 2024.
En 2019, les 58 réacteurs du parc nucléaire français se sont trouvés indisponibles en moyenne 96,2 jours, soit l’équivalent de 3 mois !
La production qui est seulement de 68,1% de sa capacité maximale aujourd’hui engendre de gros problèmes pour satisfaire les besoins en électricité, notamment en hiver quand ils sont les plus élevés en France. Notre pays paie des décennies d’encouragement politique vers le chauffage électrique au détriment d’un mix énergétique qui s’avèrerait indispensable à présent.
A l’heure où la France souhaite réduire sa part du nucléaire à 50% du mix énergétique à l’horizon 2035, EDF doit se conformer avec la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Or, sa dette de plus de 40 milliards d’euros rend le développement de la recherche dans les énergies renouvelables plus compliqué.
Passer de 42 à 48€ par mégawattheure (MWh), c’est le prix de revente de son électricité nucléaire qu’EDF souhaite mettre en place afin de dégager des ressources nécessaires pour investir dans les énergies vertes. Les négociations de 2021 avec la Commission européenne sur le plan « Hercule » ont tourné court. L’énergie nucléaire a cependant - et contre toute attente - était inscrite dans la liste des investissements nécessaires à la transition énergétique.
EDF se risque donc dans sa volonté d’avancer coûte que coûte dans son programme de développement des EPR, estimé à 46 milliards d’euros. Un investissement onéreux mais qui a été validé par Emmanuel Macron en février 2022 lorsqu’il a confirmé la constructions de 6 nouveaux réacteurs pour 2035. 8 EPR supplémentaires sont à l’étude et des petits réacteurs modulables (SMR) complèteront le parc nucléaire français d’ici 2050.
Un horizon qui s’éclaircit quelque peu, mais qui ne fait pas oublier les mésaventures d’EDF concernant certains projets d’envergure. C’est particulièrement le cas pour le projet controversé à la centrale d’Hinkley Point en Angleterre. EDF persiste dans l’implantation des deux EPR, un chantier de construction qui connait plus de 3 ans de retards cumulés. Son ardoise est passée pour le moment de 18 milliards de livres (évaluation en 2016) à plus de 25 milliards de livres (29,5 milliards d’euros) !
EDF additionne les dettes et une vision trouble de son avenir énergétique couronnées par une dépendance européenne et nationale. Tout cela ne lui facilite pas et ne clarifie pas son positionnement à l’air du renouveau du 21ème siècle.
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