En France, l'électricité provient très majoritairement des centrales nucléaires et des importations en provenance d’autres pays européens, notamment d’Allemagne, lorsqu’elle est moins chère ou en cas de panne ou maintenance de nos réacteurs nucléaires.
L'électricité est vendue et achetée sur le marché de gros qui s’adresse aux producteurs d’électricité (centrales électriques) et aux fournisseurs qui s’approvisionnent en électricité pour la vendre aux particuliers et aux entreprises. Ils peuvent acheter ou vendre de l'énergie soit la veille pour le lendemain (marché spot) ou pour les jours, les semaines et même les années à venir (marché à terme). C’est ainsi que le prix du mégawattheure d’électricité pour 2023 en France a d’ores et déjà dépassé les 1000 €.
Les fournisseurs historiques, comme EDF, ou les fournisseurs alternatifs proposent ensuite des contrats aux consommateurs selon différents tarifs (tarifs réglementés, tarifs fixes…).
Le vendredi 26 août, le prix de gros de l’électricité pour 2023 en France a atteint un nouveau record : 1000 euros le mégawattheure (MWh) contre environ 85 euros l’an passé.
Cette envolée du prix de l’électricité résulte de la crise énergétique qui touche toute l’Europe actuellement. Les principaux facteurs sont :
La production électrique s’ajuste en temps réel à la demande. Le prix de l’électricité est déterminé par les coûts de la dernière centrale appelée pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Depuis 2021, l’activité économique a activement repris, entraînant une forte demande en électricité qui a nécessité la mise en service de centrales à gaz, dont le coût a fortement augmenté. En Europe, le gaz permet produire une grande quantité d'électricité et l'énergie hydraulique cale souvent son prix sur le gaz. Ainsi les prix augmentent partout quand le prix du gaz augmente.
Pour le moment le bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement en 2022 permet de limiter l’inflation du prix de l’électricité à 4%. Jusqu’en février 2023. En effet, la mesure qui a déjà coûté environ 20 milliards d’euros ne devrait pas s‘étendre au-delà.
La flambée du prix de gros de l’électricité pourrait entraîner une hausse entre 30 et 40% des prix régulés dès février. Impactant ainsi fortement les Français.
La Première Ministre, Elisabeth Borne, a annoncé que l’inflation de l’électricité et du gaz serait « contenu » pour ne pas impacter les consommateurs. Des dispositions sont donc attendues pour faire face à cette hausse prévue en février 2023. En attendant, le Gouvernement prône une baisse de la consommation d’énergie par tous, particuliers, entreprises et collectivités.
Par ailleurs, la Première Ministre a également mis la pression sur EDF pour que certains réacteurs nucléaires à l’arrêt pour travaux et/ou maintenance soient réouverts dès cet automne et donc plus rapidement que prévu pour compenser la prévisible hausse de consommation liée à l’arrivée des températures moins clémentes.
Mais ces dispositions seront-elles suffisantes dans le temps ou faut-il s’attendre à d’autres effets face à cette envolée des tarifs ? Des coupures industrielles, une baisse de tension généralisée du réseau voire des coupures ciblées pourraient être envisagées. Et fortement impacter les consommateurs comme les entreprises.
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