Dans son 4ème rapport annuel, remis à la Première Ministre fin juin, le Haut Conseil pour le climat (HCC) alerte sur le besoin d ‘un sursaut collectif et global concernant l’action climatique en France. Les impacts du changement climatique s’aggravent, il est donc indispensable que nos politiques publiques répondent face à cette urgence climatique.
Tous les grands secteurs (énergie, transport, agriculture, industrie..) ont vu leur émissions de gaz à effet de serre baisser entre 2019 et 2021, pour atteindre un total de 418 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt éqCO2). Si la pandémie de Covid-19 a beaucoup joué sur cette baisse, la France a donc progressé sur ce point, mais c’est toujours insuffisant.
Les objectifs ont en effet été revus à la hausse par l’Union européenne au vu de l’urgence climatique, passant de -40% à -50% d’émissions brutes en 2030 par rapport à 1990. Pour atteindre ce niveau ambitieux, le HCC déclare que la France doit doubler son rythme annuel de réduction d’émissions à environ -16 Mt éqCO2 en moyenne annuelle sur la période 2022-2030 contre -8,1 Mt éqCO2 par an depuis 2010.
L’atteinte de ces objectifs semble compliquée selon le rapport. En matière de sobriété énergétique, il dresse un constat sévère sur les "politiques de rénovation des bâtiments trop rarement fléchées vers la rénovation complète". Il pointe également des insuffisances sur le levier de l'"efficacité énergétique" et une trop importante "consommation d'énergies fossiles".
Les politiques publiques menées ces dernières années n’ont pas été jugées en alignement avec les ambitions européennes. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la France comporte 25 orientations à suivre par le gouvernement pour réduire les émissions de GES. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a jugé que seules 6 d’entre elles se traduisaient par des mesures à la hauteur des ambitions de l’UE.
Le rapport du Haut Conseil pour le climat (HCC) alerte donc sur la nécessité d’une action globale, menée à tous les niveaux, suivant une vision de la transition écologique partagée par tous les acteurs, publics comme privés, afin de la décliner opérationnellement sur l’ensemble des territoires et des secteurs d’activités.
La planification écologique et la lutte contre le réchauffement climatique ont été érigées comme des priorités du quinquennat par Emmanuel Macron. Elles font même partie des prérogatives de la Première Ministre, à qui sont rattachés deux ministres. Des mesures fortes sont donc attendues, au travers d’une planification écologique renforcée et d’objectifs beaucoup plus ambitieux. Pour délivrer enfin une réponse à la hauteur des enjeux climatiques ?
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