Fin décembre, RTE, gestionnaire du réseau électrique français, a revu ses prévisions de risques de coupures d’électricité cet hiver. Alors que la situation au début de l’automne laissait présager un hiver difficile et des coupures ciblées nécessaires, RTE se veut optimiste et a abaissé ce niveau de risques à « moyen ».
La consommation d’électricité en décembre est en baisse de 9% par rapport à la moyenne 2014-2019 sur la même période. Cette réduction de la consommation s’explique par la volonté de sobriété énergétique des français et le besoin de faire des économies d’énergie tant le prix de l’électricité est haut.
Ces comportements ont pu être observés chez les particuliers au sein des entreprises de tous les domaines. La palme revient au secteur industriel dont la baisse de la consommation d’électricité a atteint 12% par rapport à l’an dernier. Elle s'explique par des mesures d'économies, des baisses temporaires de production, mais aussi par des mises à l'arrêt de sites industriels.
Les secteurs tertiaires et résidentiels ont connu une baisse de 7% le mois dernier.
Un autre facteur explique l’optimisme du gestionnaire de réseau : une meilleure production nucléaire. En novembre, RTE projetait une production nucléaire proche de 40 GW. Mais le redémarrage de 6 réacteurs nucléaires par EDF fin novembre a permis de dépassé cette barre des 40 GW dès le 12 décembre. Actuellement, la production nucléaire est à 67% de ses capacités maximales, qui sont de plus de 61GW.
Malheureusement, une vingtaine de réacteurs sont de nouveaux ou encore à l’arrêt pour maintenance ou pour des problèmes de corrosion sous contrainte. Leur redémarrage est donc important pour assurer une production d’électricité nucléaire suffisante pour tout l’hiver. Selon RTE, "la disponibilité du parc nucléaire devrait progresser légèrement jusqu'à atteindre de l'ordre de 45 GW fin janvier, avant de décroître à nouveau à partir de février avec le début de la campagne d'arrêt de l'année 2023".
La reprise d’activité de ces réacteurs sera donc scrutée avec attention. Néanmoins, d’autres ressources énergétiques peuvent permettre de combler le manque de production nucléaire.
Afin de compenser la production d’électricité nucléaire qui n’est qu’au 2/3 de ses capacités maximales, la France peut profiter de son énergie hydraulique stockée dans les lacs. Elle représente actuellement 2 374 GWh en France, 5,2% de plus que les années passées.
RTE peut aussi compter sur le gaz pour produire de l’électricité. En effet, les réserves de gaz étaient pleines à 98% à la fin du mois de novembre. Elles ont été entamées pour chauffer les Français mais aussi pour produire de l’électricité. Au 18 décembre, ces réserves n’étaient plus qu’à 84%, il s’agit donc de surveiller ces stocks.
Tous ces facteurs, associés à des températures clémentes ces dernières semaines font que les risques de coupures en raison de tensions sur le réseau électrique ont été revu à la baisse. Les efforts en matière de sobriété énergétique et la contribution du mix énergétique ont contribué à ces prévisions optimistes et rassurantes. Il reste cependant à maintenir ce cap et surveiller notre production énergétique afin de passer l’hiver sereinement.
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