Mots-clés :

Vers des batteries européennes écologiques et recyclables !

L’Union européenne pousse pour des batteries moins polluantes. Que ce soit pour les téléphones ou pour les véhicules électriques, de plus en plus de batteries seront produites sur le sol européen. Le Parlement européen souhaite encadrer la provenance et le bilan carbone de ces batteries avec l’instauration d’une étiquette d’ « empreinte carbone ». L’objectif : des batteries européennes durables et vertes.
Par Actu énergie
23 Déc 2022

Le gouvernement français a lancé son plan France 2030, pour accélérer le déploiement de projets de production, raffinage ou recyclage de « métaux critiques » pour favoriser l’objectif industriel d’une production française de batteries et véhicules électriques.

En effet, très peu de batteries sont produites sur le sol européen. En 2020, seulement 3% de la production mondiale provenait du Vieux Continent. Mais l’Europe a pour ambition d’augmenter considérablement sa production et ambitionne à l’horizon 2025 de représenter un quart des batteries du monde entier !

Une ascension vertigineuse qui en inquiète beaucoup. En effet, si les véhicules électriques ne polluent pas contrairement à ceux équipés de moteurs thermiques, la production de leurs batteries n’est pas neutre en carbone. Pour encadrer l’impact environnemental de ces batteries et réduire leur bilan carbone, l’Union européenne vient de dévoiler une série de mesures et règles pour les fabricants qui souhaiteront vendre en Europe à partir de juillet 2024.

Une étiquette « empreinte carbone » pour une batterie plus écologique

Dès juillet 2024, toutes les batteries électriques des véhicules légers (scooters ou vélos électriques), de voitures électriques et les batteries industrielles d'une capacité de plus de 2 kWh vendues en Europe disposeront d’une étiquette "d'empreinte carbone" et d’un QR code. Cette étiquette présentera le niveau total de CO2 dégagé, de l’extraction minière à la production en passant par le recyclage. Toutes les informations relatives à leur capacité, leur performance, leur durabilité, leur composition chimique ainsi qu’un symbole de "collecte séparée" seront également disponibles.

À partir de 2027, toutes ces données serviront à définir une limite d’émission de CO2 pour les batteries, un barème d’émission de CO2 en quelque sorte, comme pour les voitures thermiques. A la différence que ne seront pas pris en compte les émissions à l’échappement, mais bien lors de la production. L’objectif de l’Union européenne est d’imposer cette limite pour s’assurer que les entreprises fabriquent des batteries avec des énergies propres et non avec des carburants fossiles.

Des batteries européennes recyclables

D’autres mesures importantes et ambitieuses ont été dévoilées. La principale consiste en l’obligation pour les constructeurs de téléphonie de fabriquer des appareils dont la batterie amovible pourra être retirée et remplacée par l'utilisateur.

Le recyclage sera également un cheval de bataille européen. Les entreprises utilisant des batteries dans leurs produits devront atteindre un taux de collecte de 45 % pour les batteries portables, pour ensuite passer à 63 % en 2027 et à 73 % en 2030. Ces taux sont à peine moins ambitieux pour les batteries de véhicules légers, qui devront s'établir à 51 % en 2028, puis à 61 % en 2031. A titre d’exemple, actuellement chez Tesla 92 % des matériaux présents dans les batteries sont recyclés. Volkswagen vise un taux proche de 100 %

Des taux de recyclage par métaux vont même être appliqués : dès 2027, les fabricants devront récupérer 90 % du nickel et du cobalt utilisés, puis 95 % à partir de 2031. Ils devront aussi récupérer 50 % du lithium en 2027, puis 80 % en 2031. Grâce à ces mesures obligataires, l’instance européenne souhaite qu’à l'horizon 2031, 6 % du lithium, 6 % du nickel, 16 % du cobalt et 85 % du plomb utilisés dans la confection de nouvelles batteries soient issus du recyclage.

Autres éléments qui seront contrôlés : les fabricants devront scrupuleusement respecter les règles relatives aux droits humains et environnementaux. Ainsi de nombreux problèmes allant de la pollution de l’eau aux droits des communautés seront surveillés tout le long de leurs chaînes d’approvisionnement.

 

Les mesures de l’Union Européenne s’annoncent donc très ambitieuses mais indispensables pour contrôler le bilan carbone de ses batteries. L’objectif est d’accompagner la transition énergétique vers plus de véhicules électriques et assurer la production de batteries européennes, durables, écologiques et recyclables. La principale crainte sera cependant de voir leurs prix s’envoler dans les années à venir.

Sur le même sujet

Transition énergétique en Europe : un objectif commun mais des stratégies différentes

Les pays européens visent tous la neutralité carbone d’ici 2050 et chacun a défini une stratégie énergétique pour atteindre cet objectif. Si la quasi-totalité misent sur les énergies renouvelables, le nucléaire crée des tensions entre ces partenaires européens. De plus, la crise énergétique a menacé leur sécurité énergétique, impactant et retardant leurs plans. Retour sur les différentes stratégies énergétiques et les désaccords entre pays européens.

Eoliennes en mer, pourquoi ça coince?

Le développement de l’éolien offshore doit contribuer à la transition énergétique de la France et à augmenter sa production d’électricité renouvelable. Pourtant, les projets de parcs éoliens en mer sont à la traine et notre pays accuse déjà du retard sur ses voisins européens. Forte mobilisation des opposants, manque de consultation préalable et problème de planification… Les explications.
1 2 3 8
userscrossmenu linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram