Afin de respecter les engagements climatiques et viser la neutralité carbone à l’horizon 2050, notre pays va entreprendre une stratégie de réindustrialisation et d’électrification de certains secteurs comme les transports et le logement. Les futures implantations de giga usines de batteries, mais aussi de panneaux solaires témoignent de cette transition massive vers l’électrique souhaitée par le gouvernement.
Pourtant, la volonté de l’Etat de miser sur l’électrification de nos industries et d’autres secteurs d’activité va créer des nouveaux besoins en énergie. Produire des batteries électriques ou encore de l’hydrogène décarboné requiert des besoins très importants en électricité. Le futur déploiement exponentiel de véhicules électriques d’ici 2035 nécessitera une multiplication des bornes de recharge électrique.
La demande en électricité devrait ainsi fortement augmenter et pourrait dépasser 600 TWh/an en 2035 et atteindre 750 TWh/an en 2050. A l’heure actuelle, elle est d’environ 450 TWh/an.
La France est-elle en mesure de remplir cet objectif ?
Notre parc nucléaire est certes important, mais il est vieillissant et son taux de disponibilité n’était que de 54% en 2022, en raison des problèmes de corrosion touchant ses réacteurs. Or il nous faudra augmenter sa capacité de production de 10 TWh par an sur la période 2025-2035 pour atteindre 360 TWh de production moyenne annuelle. Malheureusement, les 6 nouveaux EPR n’entreront pas en service avant 2035, il y a donc urgence !
Le président du gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE), Xavier Piechaczyk a déclaré que le nucléaire ne pourrait seul permettre à la France de respecter l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Pour le patron de RTE, « il n’y a pas d’autre solution que de faire des énergies renouvelables », tout en utilisant au mieux le parc nucléaire actuel.
La capacité des énergies renouvelables devra être portée au minimum à 250 TWh par an d’ici 2035 (contre environ 120 TWh aujourd’hui). Ce doublement nécessaire passe essentiellement par l’éolien et le solaire.
Les nombreux projets éoliens terrestres et offshore, ainsi que les parcs photovoltaïques devraient se multiplier dans tout l’Hexagone, encouragés notamment par la loi du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables. Ces énergies étant intermittentes, il faudra veiller à la flexibilité et au stockage de la production électrique.
Pour atteindre la neutralité carbone, la stratégie de la France est de passer massivement à l’énergie électrique, particulièrement dans ses transports et ses logements. Si la sobriété énergétique a connu des résultats probants l’hiver dernier, il apparaît difficile d’engager une profonde réindustrialisation en étant contraint par les disponibilités d’électricité.
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