En 2021, RTE avait établi des projections sur l’avenir énergétique de la France. Il y était question de différents scénarios de mix de production énergétique, avec ou sans la relance du nucléaire notamment, mais avec une électrification massive dans l’industrie, le bâtiment et les transports.
La crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine a poussé le gestionnaire du réseau électrique français à actualiser ses prédictions et recommandations dans son bilan prévisionnel 2023.
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, RTE compte s’appuyer sur 4 leviers :
Dans la précédente version, la sobriété énergétique n’était envisagée que pour l’avenir. Elle apparaît désormais comme un levier plus qu’important pour réduire nos émissions et réussir la transition énergétique.
Le gestionnaire du réseau électrique français et son PDG, Xavier Piechaczyk, s'attendent à une consommation annuelle d'électricité en forte hausse, comprise entre 580 à 640 térawattheures (TWh) en 2035. Pourtant, en 2021 RTE tablait encore sur une consommation comprise entre 540 TWh et 585 TWh, en cas de "réindustrialisation profonde" du pays. A titre indicatif, les Français ont consommé 460 TWh d'électricité en 2022.
Plusieurs raisons expliquent cette tendance à la hausse : la publication du programme européen "Fit for 55" obligeant les pays européens à réduire leurs émissions de CO2 de 55% par rapport à 1990, et la guerre en Ukraine.
RTE met en garde face au besoin de produire rapidement plus d'électricité bas-carbone alors même que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035. Il faudra alors doubler la production d’énergies renouvelables d’ici 2035 pour satisfaire la demande croissante en électricité tout en respectant les obligations de réduction des émissions de CO2.
RTE se positionne également sur le prix de l’électricité. Leur forte augmentation au cours des derniers mois touche les professionnels comme tous les ménages. Le gestionnaire des réseaux électriques revient sur le désalignement important entre les prix de marché, indexés sur ceux du gaz, et les coûts de production réels.
Il suggère alors leur réalignement, sans parler d’une sortie du marché européen, puisqu’au contraire cela « engendrerait des coûts trop importants », selon le gestionnaire. RTE estime également que le modèle ibérique ou portugais n’est pas applicable en France. Depuis le mois de juin, les deux pays ont quitté le système européen et peuvent fixer eux-mêmes le prix de leur électricité. Ces deux pays produisent une grande part de leur électricité par des sources renouvelables, au coût marginal très faible. C'est la raison pour laquelle, ils ont pu sortir du système européen.
RTE aborde également l’électrification massive dans le bâtiment, l’industrie et les transports. Un déploiement qui aura un impact sur la demande d’électricité et que le système électrique devra être en mesure de gérer et piloter.
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