Quelles solutions pour réduire les nuisances sonores des pompes à chaleur ?

L'article R. 1334-31 du Code de la Santé publique stipule qu’ « aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé… ». Un second article R. 623-2 du Code pénal concernant les "bruits nocturnes troublant la tranquillité d'autrui" précise que les "personnes, choses ou animaux" ne peuvent produire des émergences sonores de plus de 5 décibels (dB) par rapport au niveau de référence local au cours de la journée, c'est-à-dire de 7h à 22h, et de 3 dB la nuit, de 22h à 7h.

Le niveau sonore d’un environnement en journée est en moyenne à 60 – 65 dB. Or si l’on se fie aux fiches techniques de la plupart des PAC, celles-ci émettent à des niveaux de 50 à 60 dB, respectant ainsi la réglementation en vigueur sur les nuisances sonores. Cependant, certaines pompes à chaleur de piscine affichent des niveaux sonores élevés, atteignant 70 à 72 dB.

Les bruits proviennent essentiellement de deux sources : le compresseur et le ventilateur. Certains fabricants ont pris conscience du problème et ont décidé de retravailler le design de leurs appareils : ils ont augmenté le nombre de pales de ventilateurs (quatre au lieu de trois) et leur taille, pour gagner en efficacité et réduire leur régime de rotation, source émettrices de nuisances sonores.

Les nouveaux compresseurs utilisent désormais majoritairement des moteurs à commutation électronique et "brushless" qui les rendent à la fois moins bruyants et pilotables à vitesse variable. En outre, pour certains modèles, les phases de dégivrage, réputées les plus bruyantes, ont été raccourcies.

Mais alors, si la majorité des modules extérieurs des PAC sont censés respecter la réglementation, pourquoi une telle hausse des plaintes à l’encontre de leurs propriétaires ?

Il faut savoir que le fonctionnement d'une pompe à chaleur est intermittent, avec des débuts de cycles pouvant générer plus de bruit. Aussi, les mesures acoustiques enregistrées par les fabricants sont réalisées dans des conditions très éloignées de la réalité des installations sur le terrain.

Il est donc impératif pour les installateurs de PAC de respecter un certains nombreux de recommandations qui vous garantiront une réduction des nuisances sonores générées par l’unité extérieure de votre pompe à chaleur :

• Le dimensionnement de votre PAC est primordial. Surdimensionnée ou sous-dimensionnée, le système produira des cycles courts avec des démarrages intempestifs et bruyants ou alors il génèrera de longues séquences de fonctionnement.
• L’emplacement des unités extérieures est un point majeur à voir avec votre installateur. Installée le long d’un mur, entre deux murs ou dans une courette, les émissions sonores sont amplifiées de 3, 6 ou 9 dB. Une augmentation de 3 dB équivaut à l’écoute au doublement du volume sonore ! Il est donc recommandé d’écarter les unités des murs extérieurs pour éviter les résonnances.
• Des aménagements acoustiques spécifiques peuvent être réalisés : couvrir les murs de matériaux absorbants, planter une haie d’arbustes (à bonne distance) devant le ventilateur ou encore coffrer l’unité en laissant des ouvertures pour capter les calories de l’air.
• Face aux bruits provoqués par les vibrations émises par le compresseur et le moteur du ventilateur, il est recommandé de poser l’unité extérieure sur une dalle de béton plane ou sur des supports muraux à l’aide de plots anti-vibratiles, épais et absorbants.
• L’idéal pour votre installateur est de demander conseil à un bureau d’études spécialisé en acoustique, en amont de la construction ou installation.
• L’entretien régulier du module extérieur est indispensable, étant soumis à une forte usure en raison de son exposition aux intempéries. Une révision régulière de ses composants et de son fonctionnement sera la garantie d’une maîtrise des émissions sonores.