L’inflation des énergies n’a pas impacté que les particuliers et les entreprises depuis le début de la crise. Les collectivités territoriales aussi ont vu leur facture énergétique flamber depuis plus d’un an.
Alors quelles solutions envisager pour réduire ces dépenses énergétiques qui peuvent plomber les finances de nos communes ?
Réduction de la consommation électrique pour faire baisser la facture, investissements dans des installations de production d’énergie renouvelable et locale… plusieurs stratégies ont été adoptées par les communes pour garantir leur autonomie énergétique.
Conscientes de l’utilité de produire leur propre électricité pour faire baisser leur facture électrique, de nombreuses communes françaises ont choisi le photovoltaïque. C’est particulièrement le cas pour les collectivités du sud de la France, qui bénéficient d’un plus grand taux d’ensoleillement.
Lors du Salon des Maires en novembre 2022, des élus de Reynes, Raissac d’Aude ou Moussan, petites communes d’Occitanie, nous confiaient avoir investi dans l’installation de panneaux photovoltaïques pour alimenter électriquement leur commune. Bien qu’intermittente, l’énergie solaire représente l’une des solutions la plus plébiscitées sur nos territoires.
Installés sur les toits des bâtiments publics, des stades municipaux ou encore des parkings, les panneaux solaires assurent ainsi un apport conséquent en électricité produite localement et assurément plus écologique. Certaines communes comme Argelès-Gazost dans les Hautes-Pyrénées ambitionnent même d’atteindre l’autoconsommation totale, en n’utilisant que leur propre électricité, leur permettant de réduire considérablement leur facture énergétique !
Si l’énergie solaire s’impose comme une évidence pour une grande majorité de communes soucieuses de produire leur propre énergie, d’autres sources pour la production d’énergies renouvelables se développent sur nos territoires.
La méthanisation est un exemple de technologie sur laquelle de nombreuses collectivités misent. En milieu rural, des groupes de communes vont favoriser l’implantation d’unités de méthanisation afin de valoriser les déchets agricoles mais aussi ménagers et industriels d’un territoire. Le biométhane produit permettra d’assurer une partie du chauffage des bâtiments ou habitations de la zone.
De nombreuses métropoles de l’Hexagone ont également fait le choix du biométhane et investissent pour la valorisation des boues dans leurs stations d’épuration, afin de produire puis réinjecter du biométhane dans le réseau de gaz. Lyon, Marseille, Toulouse, Clermont-Ferrand, Nîmes font notamment partie de ces grandes agglomérations misant sur ce biogaz. La méthanisation permet de produire une énergie locale et renouvelable, favorisant l’économie circulaire et réduisant les coûts liés au chauffage des bâtiments publics.
D’autres communes françaises à la recherche d'alternative pour leur chauffage s’orientent vers la géothermie de surface, une méthode de production de chauffage à partir de la chaleur contenue dans les sous-sols. Il existe actuellement en France environ 200 000 installations de géothermie de surface, qui peuvent chauffer des bâtiments collectifs ou des logements individuels, mais cette technologie vertueuse est encore trop peu valorisée.
En revanche, de nombreux projets de production de chaleur ou d’électricité par géothermie profonde sont en cours, en Ile-de-France, en Guadeloupe, en Alsace, dans le Massif Central, dans les Pyrénées, dans la Vallée du Rhône et à la Réunion. Malheureusement certains suscitent des inquiétudes et sont actuellement à l’arrêt en raison de séismes provoqués par les forages, notamment en Alsace.
Et si finalement la meilleure solution n’était pas de mieux consommer et contribuer à la sobriété énergétique réclamée par le Gouvernement ? En tout cas, la très grande majorité des communes a pris conscience de l’importance de réaliser des économies d’énergie, à la fois pour le portefeuille de la collectivité, mais aussi pour préserver notre environnement.
Extinction de l’éclairage public à partir d’une certaine heure de la nuit, baisse de la température de chauffage des bâtiments communaux, choix d’équipements plus économiques et moins énergivores… les mesures pour réaliser des économies sont nombreuses et participent à l’effort collectif en matière de sobriété énergétique. En réduisant leur consommation, les communes maîtrisent leurs dépenses énergétiques et s’assurent une certaine sécurité face à la fluctuation des marchés des énergies.
En misant sur les énergies renouvelables et locales, particulièrement en installant des panneaux photovoltaïques, tout en limitant leur consommation énergétique, les villes réduisent leur empreinte carbone et réalisent des économies en consommant leur propre énergie. Une stratégie suivie par de plus en plus de communes et de métropoles tant elle présente d’avantages à la fois économiques, écologiques et garantissant leur indépendance énergétique.
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